Quand se décider à consulter ?

Le moment auquel on se décide à consulter un psychologue est immanquablement propre à chacun.  Votre médecin pourra vous conseiller d’aller voir un “psy”, mais le traitement n’aura des chances d’être positif que si vous vous estimez prêt(e) à vous lancer dans ce cheminement personnel.

Quels seraient les indicateurs permettant de savoir qu’il est nécessaire de consulter ?

Le premier repère pourrait être un problème émotionnel persistant.  La sensation d’être toujours déprimé(e), ou anxieux(se), ou en colère, ou anormalement triste indiquent votre difficulté à vivre paisiblement votre vie quotidienne, vos rôles de parent, votre vie relationnelle, de couple, ou professionnelle.

Un stress trop important viendra vous indiquer que vous êtes toujours “dans les cordes”, en difficulté dans votre vie.  Il sera un bon indicateur du besoin de consulter.

Un parcours de vie difficile sera également une indication de la nécessité de consulter.  La présence de blessures passées ou actuelles ( avoir été victime de violences physiques, psychiques ou sexuelles, séquelles d’une agression ou d’un accident, avoir perdu une personne chère, avoir subi un abus, avoir vécu un évènement catastrophique) seront autant d’indications à un accompagnement psychologique. 

Consulter un psychologue n’est jamais un aveu de faiblesse ou de lâcheté.  Il signe la volonté du patient de ne plus être le jouet de sa vie mais de s’assumer en tant que personne en voie de résilience

Les difficultés relationnelles sont un grand indicateur de la nécessité de consulter. Les conflits répétitifs, les problèmes de communication, la mésentente sexuelle, l’impression de ne pouvoir bien s’entendre avec personne, tous ces phénomènes peuvent entraver votre légèreté dans l’existence.  Ces problèmes ne sont pas à prendre à la légère…

Subir des relations toxiques ( avec un ou des parents, un conjoint, au travail) est une indication de consultation.  L’accompagnement de soutien permet d’identifier les rouages malsains dans lesquels on tombe quand on est en contact avec une personne toxique (pervers narcissique par exemple), mais également de trouver l’énergie pour mettre un terme à un cercle vicieux.

Nous cherchons tous, c’est naturel, à résoudre nos problèmes par nous-même.  Certaines personnes pensent savoir “depuis toujours” pourquoi elles ne vont pas bien.  D’autres essaient, malheureusement sans succès, de s’analyser elle-même.  D’autres encore prennent des décisions impulsives et radicales pour essayer de sortir de leur difficultés ( démissions à répétition, séparations multiples). Enfin, de nombreuses personnes tentent ( avec les répercussions dramatiques que nous connaissons tous) de se réfugier dans la drogue, l’alcool, la consommation à outrance de médicaments ou de drogues).  Malheureusement, ces tentatives d’auto-guérison, même si elles sont légitimes, se terminent souvent par un constat d’échec.  Si les problèmes ne se résolvent pas par soi-même ou en en parlant à des amis, alors il est temps de consulter.  Le psychologue vous offre une écoute et des techniques différentes des parents, amis et médecins.

Un dernier indicateur problématique est la présence d’idées suicidaires, qui signent l’épuisement existentiel de la personne.  Consulter est absolument nécessaire dans ce cas.

Le (parfois les) premier(s) entretien(s) avec moi consistera(ont)  toujours à déterminer avec vous quelles  difficultés vous rencontrez, à quel point elles vous rendent la vie pénible ou impossible.

Je n'ose pas me lancer à consulter

 

Consulter un psychologue peut faire peur ou sembler inutile. Explorons quelques raisons habituellement rencontrées:

1. Je connais la cause de ma souffrance

“Je connais mes difficultés, je peux peut-être m’en sortir seul.” Ce type d’argument sert souvent à se rassurer. Il faudrait surtout se demander pourquoi la solution n’est pas encore apparue. S’observer soi-même, se comprendre, est extrêmement difficile. C’est comme si nous nous contemplions dans un miroir déformant. L’autoanalyse est un mythe. L’éducation reçue ou les discours contemporains dominants nous renvoie à des impératifs de contrôle de soi : sois fort, serre les dents et prends sur toi, sois méritant. C’est sans compter que le psychisme est extrêmement plus complexe qu’un organe qu’on dresse par la volonté.

L’illusion de pouvoir s’en sortir seul sert également à se protéger d’une autre peur : celle de se retrouver, à l’occasion du traitement psychologique, face à une part cachée de soi-même.  On se retrouve à avoir peur de découvrir des choses encore plus horribles ou raviver tant et plus des douleurs qu’on a à peine la possibilité d’apaiser.  Un suivi psychologique n’est pas forcément le lieu de révélations fracassantes sur nous-même.  Le rôle du psychologue n’est certainement pas de vous faire parler de votre enfance, de vos douleurs, de force.  Au contraire ! Il est là pour vous permettre d’explorer, à VOTRE vitesse, les difficultés qui sont les vôtres.  Il ne sera pas non plus celui qui vous dictera ce que vous devez faire pour être enfin apaisée(e) ou heureux(se).

Le psychologue n’est pas un sur-homme qui détient un manuel donnant les recettes miracles du bonheur.  Il est là pour vous aider à mieux vous connaître pour trouver vos propres solutions.  en allant voir un psychologue, vous avez, bien sûr, rendez-vous avec lui.  Mais vous avez surtout rendez-vous avec vous-même !

2. Je ne vais pas si mal

Ce type d’argument est le résultat d’un jugement négatif, d’un regard dépréciateur posé sur soi.  Nous nous refusons le droit à être écouté(e) et aidé(e).  Nous pensons être égoïste en ayant envie d’être aidé ou soutenu.  Cette forme de culpabilité centrée sur nous-même peut aussi être assortie d’une variante: Comment puis-je me plaindre quand d’autres souffrent dans leur chair, meurent de faim, périssent sous les bombes ? J’ai tout pour être heureux, je devrais l’être.  Ces formes de culpabilité nous inondent et nous condamnent à l’immobilisme ou à la seule plainte (qui est également une forme d’immobilisme, car se plaindre, c’est rester bloqué dans le non changement)…

3. J’ai peur de remuer le passé

Cet argument, légitime, revient régulièrement dans les esprits.Mais ce passé, douloureux, nous risquons bien davantage de le ressasser à vie en nous abstenant d’y faire face. Car notre passé, lui, ne nous oublie pas ! Ressasser, ruminer, c’est exactement ce que nous faisons quand nous restons seuls face à nos difficultés. À l’inverse, avec l’aide d’un psychologue, on ne tourne pas en rond.

Ce professionnel “à part” qu’est le psy incite à changer de disque, à voir les choses autrement, à inventer

Certes, le retour du passé dans le présent de la séance peut apporter de la souffrance. Le nier serait mentir. Un suivi psychologique  n’est jamais exempte de phases douloureuses. Mais nous sommes accompagnés pour affronter ces moments de notre histoire qui, progressivement, cesseront de nous emprisonner.

4. Un psy ? C’est trop cher pour moi !

Le coût des séances est un des éléments qui font hésiter à franchir le cap.  Mais aller mal, n’est-ce pas coûteux aussi ? Nous payons nos symptômes, nos blocages, nos comportements répétitifs, nos angoisses au prix fort : par des échecs professionnels, amoureux, par une existence sans plaisir, par de l’angoisse étouffante.  Sans oublier les dépenses inutiles par lesquelles nous tentons de combler nos manques.

Miser sur l’avoir, faute de se sentir être, n’est jamais un bon calcul. Rien n’est plus coûteux que passer à côté de sa vie….

Quelques montants de remboursement auprès des mutuelles classiques (chiffres indicatifs 2024):

Solidaris: remboursement de 20 euros par séance (jusqu’à 400 euros de remboursement annuel)

Partenamut: remboursement de 20 euros par séance (plafond annuel de 320 euros)

Mutualité Chrétienne: idem à Partenamut

Mutualité Neutre: 15 euros remboursés par séance (avec un plafond de 180 euros annuels)

Il vous suffit de vous présenter avec la demande de remboursement disponible sur le site internet de votre mutualité et chaque séance sera directement renseignée, vous permettant un remboursement dans les jours suivant la séance.

5. Je ne suis pas sûr(e) que ça marche

Un suivi psychologique peut donner des résultats (parfois même très rapides) à condition d’en avoir le désir. Or, il arrive que, sans que nous en soyons conscient, une part de nous préfère se réfugier dans l’insatisfaction, conserver un symptôme connu plutôt qu’affronter l’inconnu. Nous nous plaignons de notre mal-être, mais cette plainte nous entrave personnellement !

Parfois, le doute quant à la capacité du psychologue d’alléger notre existence constitue inconsciemment une sorte de défi narcissique qui lui est lancé: je suis un être si spécial, mes problèmes sont tellement particuliers. Toi, le psy, seras-tu capable de me faire bouger ?  Le psychologue est alors mis au défi de nous sauver en une seule séance.  Rome ne s’est pas bâtie en un jour, le soulagement suivra la même logique !  Le doute est très souvent aussi un signe de dépression à prendre au sérieux.  Cela doit justement nous inciter à prendre rendez-vous au plus vite.

Alors, oui, s’engager dans un traitement psychologique demande un certain courage.  Il demande de se rendre aux séances même si on se sent fatigué ou en proie au doute.  Même si on hésite à plutôt s’acheter un parfum ou un objet connecté parce que cela nous apportera une satisfaction (toute temporaire).  Mais ce courage donnera ses fruits.  Votre psychologue aura à coeur de vous soutenir dans ce cheminement…

Balayons ici un mythe: le psychologue n’exerce pas simplement son travail en installant deux sièges en face à face et en vous marmonnant des “mmh mmh” à la fin de vos phrases ! Il a étudié son métier durant de longues années, continue inlassablement à se former au travers de formations, séminaires, conférences, supervisions.  Il a pu accomplir une psychanalyse personnelle afin vous écouter de la façon la plus neutre et bienveillante possible.  Il développe cette capacité si simple en apparence, mais si compliquée, concrètement, de pouvoir VOUS écouter.  Ce n’est pas rien !

6. Je ne sais pas comment trouver le bon psy

Tous les psys ne nous conviennent pas.  Est-ce avec un psychologue du même sexe que moi que j’ai envie de commencer ce travail, ou une personne de l’autre sexe ?  Son âge, son apparence, son cabinet de consultation, tous ces facteurs auront une influence sur la confiance que nous pourrons lui témoigner.

Internet est une piste intéressante pour choisir son psy, savoir qui il est, ce qu’il a écrit, à quelle école il appartient, ses diplômes.

Pourquoi ne pas demander conseil à des amis qui ont peut-être entendu parler de tel ou tel praticien , à son généraliste ? Ensuite, il faut se fier à son feeling lors des premiers entretiens.  Ressentir si on le “sent bien”. La séance appartient au patient, c’est lui seul qui doit décider s’il a envie de continuer le travail avec son psychologue actuel.

Si, après diverses tentatives, il ne trouve aucun intervenant qui lui convienne, il peut commencer à s’interroger sérieusement sur son désir de s’engager dans un travail intérieur. Après tout, rien n’oblige à entreprendre un suivi psychologique…